Berriac, la cité de l’Espérance
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Berriac, dans l'Aude, est tristement connue sous le nom de « cité du cancer »
- Le collectif des femmes de l’aire « d’accueil » d’ Hellemmes-Ronchin (Lille Métropole), pour la projection de leur film « Nos poumons c’est du béton »*
- et Michel Soules, maire de Berriac (près de Carcassonne), à l’initiative de la procédure judiciaire des habitants de la cité de l’Espérance.
Rencontre animée par Isabelle Ligner, journaliste
La cité de l’Espérance, construite dans les années 1960 à Berriac, dans l'Aude, est tristement connue sous le nom de « cité du cancer ». Environ 160 personnes dont 22 familles locataires de logements HLM, et 15 familles propriétaires de leurs maisons, vivent en proximité immédiate avec une centrale électrique et sous des lignes à haute tension. En 2014, l’enquête de l’ARS (Agence Régionale de Santé), réalisée à la demande de l’Institut de veille sanitaire, conclut qu’il n’y a aucun lien avéré entre le taux anormalement élevé de cancers et les champs électromagnétiques de la centrale. Découvrant que les relevés de cette enquête ont été réalisés par une filiale d’EDF, les habitants de la cité ont alors décidé de financer eux-mêmes une nouvelle enquête indépendante. Celle-ci met en avant des « risques physiopathologiques potentiels ». Quinze habitants de la cité de l’Espérance ont engagé en 2016, une procédure contre EDF, RTE et ERDF devant la justice administrative.
Sur l’aire d’accueil d’Hellemmes-Ronchin , un collectif de femmes se forme en 2013 pour faire connaître la situation des habitants du terrain des gens du voyage de la métropole Lilloise, où vivent 200 personnes dans des conditions sanitaires déplorables. Ces familles sont prises en tenaille entre une usine de béton, une concasserie de cailloux, des voies SNCF, un champ arrosé de pesticides et des allées et venues d'énormes camions roulant à grande vitesse. Maladies respiratoires, ophtalmologiques et dermatologiques (s’apparentant à la gale du ciment) dues aux poussières de béton, troubles psychiques et fatigue dus au vacarme incessant, sont le lot quotidien des habitants, jour et nuit. Les personnes âgées et les enfants sont les plus touchés. En 2015 sous la pression du collectif, la DREAL ( Direction Régionale de l’Environnement et du Logement) commande des contrôles d’émissions de poussière et d’émissions sonores aux deux entreprises environnantes, tests qui seront déclarés conformes aux normes en vigueur ! En attendant de faire réaliser une contre-expertise indépendante, le collectif ne se décourage pas et réalise un film documentaire « Nos poumons c’est du béton ! ».
A l’évidence, ces deux situations géographiquement éloignées, présentent des points communs. En premier lieu, la relégation des habitants - gens du voyage, roms, gitans sédentaires - dans des zones industrielles où personne n’envisagerait de s’installer et où les pouvoirs publics n'ont réalisé aucun autre logement destiné à une autre population. Dans les deux cas, les institutions publiques peinent à reconnaître l’insalubrité de ces territoires et à agir pour appliquer des règles de prévention élémentaires en matière de santé publique. Les rares enquêtes diligentées, généralement sous la pression des habitants, sont confiées à des organismes qui n’en garantissent pas la partialité. On peut également souligner l’absence d’études épidémiologiques susceptibles d’apporter des données fiables.
Cette soirée de rencontre et de débat tentera d'apporter un éclairage face aux questions légitimes que posent ces situations emblématiques: Où se situe la limite entre « nuisances » environnementales et « insalubrité », voire « risque sanitaire» ? Existe-t-il en la matière une égalité de droits pour tous, sur l'ensemble du territoire comme l'exigent théoriquement les principes républicains ?
*Le film du collectif d’Hellemmes « Nos poumons c’est du béton »
est soutenu par la Fondation Abbé Pierre
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CONTACT :
Evelyne Pommerat
Médiathèque Matéo Maximoff
Fnasat-Gens du voyage
59 rue de l'Ourcq
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